mercredi 11 juin 2014

Retours d'Etonnants Voyageurs

Retour sur ce rendez-vous annuel depuis trois ans : le festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo. Pour nous, il s'est terminé très tard hier soir. A l'heure où l'ombre a laissé la place à une forêt de songes. La rencontre avec d'étonnants personnages et la soirée entre amis m'ont épuisée. A 2 heures cette nuit, je n'ai pas tardé à m'endormir et à faire de beaux rêves. Pour être tout à fait honnête, je ne m'en rappelle pas. Mais au petit matin, dans notre résidence secondaire roulante orange, je me suis réveillée avec le sourire. J'aime à croire que la nuit m'a emmenée loin, sur la route des tziganes en exil, dans des recoins peuplés de minuscules êtres difformes ou de grands barbus fantaisistes, voire dans une fac en grève hissant les banderoles de la résistance. Mon goût du voyage existe bien, depuis longtemps maintenant, mais le festival a continué de propulser cette flamme à des altitudes inégalées. Il en a fait autant avec une multitude de visiteurs. C'est ce qui explique sans doute les températures malouines du week-end !

J'ai pris peu de photos. Quelques unes à la plage, quelques autres sur le port, trois ou quatre du festival. Mais je vais vous livrer ce que j'ai (de bon).







J'ai acheté deux livres au salon : Attendre ensemble de Gérard Monnier, aux éditions Créaphis, dont j'apprécie tout particulièrement une partie de la ligne éditoriale, très "sociale" ou "sociologique", c'est selon. Tout comme notre venue au festival, notre passage sur leur stand est devenue rituelle. L'année dernière, j'en étais repartie avec deux livres de photos : un de logements photographiés sans leurs occupants (et force est de constater qu'on les visualise parfaitement malgré tout), un sur les vide-greniers. Ce nouveau livre d'images de gens qui attendent, prises à travers le monde, stimulent une nouvelle fois l'imagination, on ne peut s'empêcher de se mettre à la place de ces personnes, dans une situation que l'on ne connaît que trop bien. 


D'ailleurs, pour la dédicace du second livre acheté, Inventaire mondiale des Lutins, nous avons patienté près d'une heure. Mais quelle heure ! Merci à François d'avoir immortalisé cet échange de regards avec Pierre Dubois, l'Elficologue. J'ai découvert cet ambassadeur de la Féerie ce week-end seulement, d'abord dans une conférence intitulée "Dans la forêt des contes", puis en séance de dédicace. Quel personnage incroyable, quel humour décapant ! Dans ces conditions l'attente relève du plaisir. Des histoires, des blagues (graveleuses), parfois dans l'accent de chez moi (Pierre Dubois habite dans le Nord)...


Un troisième livre est sur la liste de courses (j'attends de recevoir mes chèques livres), c'est Ederlezi de Velibor Colic. Cet auteur, réfugié politique bosniaque, habite depuis quelques années en Bretagne. François avait eu l'occasion de le photographier pour un magazine breton il y a quelque temps déjà. Nous l'avons entendu au cours d'une conférence autour de la littérature du monde en langue française. Concernant son nouveau roman, il annonce que chaque fin de chapitre est marqué par un rendez-vous dans un nouveau monde. Et l'histoire se termine là où la mienne a démarré, à Calais. A la fin de la rencontre, ponctuée d'histoires de chocs culturels hilarantes et d'anecdotes de guerre bouleversantes, le retour sur les pavés de Saint-Malo intramuros est limite perturbant. Les touristes, les glaces et les vitrines de boîtes de galettes de la mère Poulard paraissent presque de mauvais goût. Je fais part de ce sentiment à François qui me rappelle la promesse de Velibor Colic : "fin de chapitre, rendez-vous dans un nouveau monde". Il me faut ce livre !


Enfin, nous avons aussi assisté à une projection de l'excellent film de Cédric Klapisch, La jeunesse a-t-elle une histoire ? Thème qui bien sûr m'a de suite interpelée (pour ceux qui me découvrent, je suis animatrice jeunesse), autant finalement que la moyenne d'âge du public du festival... Où les jeunes ne sont pas suffisamment représentés à mon goût, même s'ils étaient plus nombreux cette année d'après l'équipe d'organisation (phénomène qui s'expliquerait par le déroulement de l'événement en juin, donc après les examens).

Sur ce, bonne semaine... Nous, on file dans les Pyrénées !

2 commentaires:

  1. De St Malo (ma ville d'amouuuuuur) aux Pyrénées ... la Femme aux Semelles de Vents nous fait joliment voyager !!!! Merci pour ce doux partage ;)

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  2. Je rattrape mon retard dans la lecture de tes posts (satané déménagement!). Merci pour les titres des livres, je vais voir si je peux les trouver. Tu as finalement lu celui de Velibor Colic?

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